Notre passage sur France 2 : Quel est l’impact des élections européennes et de la dissolution de l’assemblée nationale sur les marchés financiers ?
Dimanche dernier, le 9 juin 2024, se tenaient les élections européennes. Côté Français, le parti du Rassemblement National, représenté par Jordan Bardella est arrivé en tête cumulant plus de 30% des voix, laissant entendre une contestation franche de la part du peuple vis-à-vis du gouvernement actuellement au pouvoir, qui lui est arrivé loin derrière, deuxième, avec 14% des voix.
Ce à quoi le président de la République Française a immédiatement répondu en prenant la décision de dissoudre l’assemblée nationale. Cette dernière n’était absolument pas attendue et a fait fortement réagir les marchés financiers. Mais pourquoi ? On peut légitimement se demander dans quelle mesure et pour quelle raison les marchés financiers seraient impactés par ces décisions politiques ?
Nous sommes intervenus sur France 2 pour expliquer pourquoi et comment les élections européennes et la dissolution de l’assemblée nationale influent sur les marchés.
Impacts sur les obligations d’état de la France :
Comme la plupart des entités économiques, l’État français doit se financer afin de parvenir à ses différents objectifs, ces derniers sont de diverses nature tel qu’exercer les fonctions régaliennes, maintenir les institutions juridiques, l’éducation, la santé etc…
Étant donné que ce dernier n’est pas une entreprise, il n’a pas de capital et ne peut pas émettre d’actions.
Il va donc utiliser un autre moyen : les obligations.
Les obligations sont un titre de dette avec un montant et un échéancier fixé à l’avance pour le remboursement. Comme pour l’emprunt lors d’un achat dans l’immobilier, chaque échéance est remboursée à un taux. C’est ce dernier qui est négocié sur les marchés financiers.
La France refinance sa dette via les obligations d’état (titres de dette) sur les marchés. Cette dernière est actuellement portée autour de 110% du PIB. L’évolution des taux impacte donc directement le coût de la dette car si les taux sont à 2% cela sera bien moins cher que s’ils sont à 3% ou 4% et ainsi de suite.
Plus les investisseurs ont confiance en la capacité d’un état à tenir ses engagements, plus il vont acheter des titres de dette (des obligations) et plus les taux seront faibles. Le risque sera perçu comme faible.
Inversement plus les investisseurs sont inquiets quant à la capacité d’un gouvernement à tenir ses engagements, plus ils vont vendre ces mêmes titres de dette, et plus les taux seront forts. Le risque sera perçu comme plus grand.
Nous comprenons donc aisément pourquoi, en procédant à la dissolution de l’assemblée nationale, et en permettant, potentiellement à un autre gouvernement que celui en place de prendre le pouvoir, les marchés ont affiché une forte incertitude.
Pour en savoir plus regardez notre passage dans notre salle de marché située à La Grande Arche de La Défense, où vous verrez Nabil Berouag, vous montrer concrètement les impacts sur le graphique de la dette à 10ans française.