La dette publique de la France représente 116,4 % du PIB (Produit Intérieur Brut) au 3e trimestre 2020, son plus haut niveau jamais atteint.
Dans la lutte contre le Covid, la France a emprunté 260 milliards de dettes en 2020 en raison de ses différents programmes de soutien et de relance de l’économie.
Montant de la dette publique Française depuis 2007
En 2007, le premier ministre de l’époque avait marqué les esprits avec la phrase choc :
Je suis à la tête d’un Etat qui est en faillite sur le plan financier… François Fillon, septembre 2007
La dette française n’était à l’époque que de 1250 milliards d’euros.
On pourrait se demander si une telle augmentation de la dette porte préjudice à la France.
On retiendra que malgré une dette qui augmente crescendo, les investisseurs gardent une confiance dans la solvabilité de la France.
Cette dette s’arrache même sur les marchés avec des investisseurs qui prêtent de moins en moins chères. La France emprunte à -0.3% sur les marchés, c’est-à-dire que les investisseurs prêtent de l’argent à la France et acceptent de perdre 0.3% par an pendant 10 ans. Une première dans l’histoire de la dette de la France.
Rendement de l’Obligation France à 10 ans OAT depuis 2007
“On peut dire, en observant les taux à moyen et long terme, qu’il n’a jamais été aussi facile de placer de la dette”, souligne Anthony Requin, directeur de l’Agence France Trésor (AFT), chargée de négocier la dette sur les marchés.
Mais cette situation idyllique ne doit pas cacher le fait que ces taux bas sont dus en partie grâce à l’intervention de la Banque Centrale Européenne qui s’est engagée à acheter massivement de la dette de tous les pays européens.
On a donc une BCE qui remplace les prêteurs historiques en acceptant de perdre de l’argent à savoir 0.3% par an pendant 10 ans pour la France afin de donner de l’argent frais aux Etats pour lutter contre le Covid.
Bilan de la Banque Centrale Européenne depuis 2007
Du coup, tant que la crise sanitaire est là, il n’a pas de raison de s’inquiéter d’une hausse des taux soudaine. La BCE joue son rôle de prêteur en dernier ressort.
L’Allemagne profite également des taux négatifs grâce à l’intervention massive de la BCE qui prête sans compter grâce à la mise en place de son programme de 1850 milliards d’euros PEPP (Pandemic Emergency Purchase program).
En 2020, l’Allemagne a encaissé 7 milliards de gains grâce à sa dette empruntée à taux négatifs.
Du coup, pas de risque de krach obligataire avec une envolée des taux tant BCE est à la manœuvre.